Samedi dernier, j’ai joué 18 trous avec trois gars bien sympathiques. Il faisait un temps superbe, le parcours était beau et on était tous excités de jouer. La partie s’est bien déroulée, chacun
a fait son lot de bons coups et de mauvais. Après la partie, on s’est réunis autour d’une bonne bière, on a additionné notre pointage et on a jasé un peu. Un moment bien agréable, en toute simplicité.
Rien d’exceptionnel, mis à part le fait qu’un de mes partenaires de jeu était paraplégique; il se déplace en fauteuil roulant. Il s’appelle Francis Courchesne (voir photo), et il est résident de St-Basile.
Avant l’accident de ski qui l’a privé de ses jambes, Francis était mordu de sport. L’hiver, c’était le ski et l’été le golf. Puis vint une chute en ski, l’hospitalisation, le diagnostic de paraplégie, et la réhabilitation.
Voici ce que Françis en dit: « ma réhabilitation s’est bien passée, car plutôt que de focusser sur ce que je ne pourrais plus jamais faire, je me suis concentré sur ce que je voulais faire. Et je voulais rejouer au golf!
À l’hôpital, j’ai demandé à un ami de me brancher Internet dans ma chambre et j’ai effectué des recherches. J’ai alors découvert un fauteuil roulant avec lequel on pouvait jouer au golf (le Paragolfer) et avec l’aide de mes généreux amis, j’en ai acheté un et j’ai entrepris de me remettre au golf ».
Au contact de Francis, j’ai pris conscience qu’une personne qui perd l’usage de ses jambes aura à traverser une période difficile, qu’elle aura à faire des deuils. Le deuil de marcher, de courir ou de jouer au golf. Certains de ces deuils sont inévitables et ça m’arrache le cœur d’en être témoin. D’autres deuils sont optionnels, c’est-à-dire qu’on a le choix de les faire ou non. Francis, lui a refusé de faire le deuil de son golf parce que c’était trop important pour lui. Pour y parvenir, il a dû faire preuve d’une grande détermination.
Aujourd’hui, 5 ans après son accident, il joue au golf avec passion, il s’applique sur chacun de ses coups et il veut bien jouer. Il fait preuve de beaucoup de caractère et lorsqu’il manque un
coup ça l’enrage et il se choque! Lors de notre partie, il a joué 106, son meilleur score depuis son accident. Il en était content… mais pas pleinement satisfait. Comme il le dit, « le golf en fauteuil roulant c’est encore tout nouveau pour moi, je sens que je peux faire mieux car j’ai encore plusieurs choses à améliorer ». Avec une attitude comme celle-là, je gagerais 100 $ qu’il va casser le 100 d’ici la fin de l’été. Merci pour la partie Francis, ce fut un honneur de jouer avec toi!